La plus ancienne évocation documentée du site de l'actuelle localité d'Itzig remonte à l'époque gallo-franque. La "villa" Epuego y était la propriété d'une riche franque du nom de Madalgarda. En 780/781 elle donna à son fils Audradus sa villa Eptiaco, dont celui-ci fit cadeau à l'abbaye St. Willibrord d'Echternach. En 903 Jungericus donna également ses biens y situés à Echternach.

La bulle du pape Alexandre II de l'an 1069 nous apprend l'appartenance de la paroisse et de l'église d'Ezich à l'abbaye d'Echternach. Jusqu'en 1795 la dîme d'Itzig appartenait à Echternach et l'abbé d'Echternach avait le privilège de nommer les curés de la paroisse.

Sous le règne de l'Impératrice Marie-Thérèse et jusqu'en 1776 seulement 4 maisons d'Itzig situées à l'endroit appelé encore de nos jours "De Spueneschen Eck" faisaient partie de l'Empire hispano-autrichien, le reste du village appartenant aux margraves de Bade, seigneurs de Rodemack et de Hesperange.

Lors du blocus de Luxembourg de décembre 1794 à juin 1795 le général français Jacques-Maurice HATRY avait installé son quartier général au "Teschenhaus" (aujourd'hui cloître des soeurs franciscaines, rue de Contern). Le 7 juin de l'année 1795 y fut signée la capitulation de Luxembourg avec le gouverneur de la forteresse, le Feldmarschall Baron Blasius Columban VON BENDER. Le tilleul majestueux "Arbre de la Liberté" dans la cour de la propriété fut planté à cette occasion.

Lors de la création du "Département des Forêts" par les Français, le 9 vendémiaire de l'an IV de la République (1er octobre 1795), la "mairie" d'Itzig fut placée administrativement sous la régence de la "Commune de Hesperange" nouvellement créée. En 1800 Itzig comptait quelque 360 habitants, en 1835 la population passait à 520 âmes.

Dans la seconde moitié du 19e siècle Itzig fut marqué très tôt par l'industrialisation du pays. Dès les années 1850 nous constatons une sensible augmentation de la population (1870: 672 habitants). Les recensements successifs de la population font apparaître très clairement le changement d'une population traditionnellement paysanne en une population d'ouvriers et de journaliers. Nombreux sont les Itzigeois à trouver un emploi auprès des chemins de fer et des tisseries de Schleifmühle. Itzig devient peu à peu ce que nous appelons aujourd'hui "cité dortoir".

Au fil des siècles Itzig fut ravagée par plusieurs catastrophes. La peste coûta la vie aux deux tiers de la population en 1626. En 1866 le choléra fit 72 victimes en 2 mois et le 15 avril 1878 un violent incendie ravagea un tiers des quelque 100 habitations.

La création sur la hauteur du "Plateau Saint-Hubert" en 1964 et l'aménagement de la "Cité Simminger"en 1969 font littéralement exploser la population qui passe de quelque 800 habitants en 1960 à plus de 2.000 en 2002.

 

Änder Hatz, Etienne Streitz, Jean-Claude Streitz
Geschichtsfrënn vun der Gemeng Hesper