Le premier document connu mentionnant le nom d'Alzingen, est une bulle publiée en 1128 par le pape Honorius II qui atteste que la paroisse d'"ALKESINGAS" existait déjà à la fin du 10e siècle. Elle devait deux tiers de la dîme au "Kollegialstift Sankt Paulin" de Trèves, institution dont elle allait dépendre jusqu'à la fin de l'époque féodale.

En 1795 le curé d'Alzingen, contrairement à la majorité de ses confrères, prêtait le serment de fidélité à la République française; c'est ainsi que les biens non négligeables de la paroisse ne furent ni confisqués ni aliénés.

Quant à l'église paroissiale, la partie la plus ancienne remonte probablement au 14e siècle. Il s'agit du clocher légèrement penché en direction de la rue. En 1755, il s'avérait nécessaire de remplacer la nef moyenâgeuse devenue caduque. La partie construite à ce moment constitue le choeur actuel. En 1884 fut ajoutée une nouvelle nef plus importante, ce qui conférait à l'édifice son aspect extérieur d'aujourd'hui. Récemment, en 2001, deux entreprises majeures ont été achevées avec succès: la restauration exemplaire à l'intérieur de l'église ainsi que l'aménagement harmonieux du quartier environnant.

Sous l'Ancien Régime, la plupart des sujets du village appartenaient à la seigneurie de Hesperange, les autres dépendaient du seigneur de Mersch. Leur condition de vie était déplorable. Etablis dans une région frontalière fortement exposée, ils eurent à endurer, presque sans répit, les suites de guerres et de conflits locaux. Ainsi Alzingen ne cessait de se dépeupler au cours du 17e siècle. De la centaine d' âmes en 1611, il en restait moins de 20 en 1658, complètement démunis et prêts à émigrer.

Malgré le redressement remarquable de la grande route en direction de la France vers 1750, malgré le service régulier de diligence instauré entre Luxembourg et Thionville en 1760, la situation calamiteuse des habitants allait persister jusqu'en 1779. En effet, ce n'est qu'à cette époque que les problèmes frontaliers entre notre pays et la Lorraine furent définitivement réglés.

A partir de 1795, après l'annexion du Duché de Luxembourg par la France sous le nom de "Département des Forêts", les villages d'Alzingen et de Fentange formaient la "Commune d'Altzingen" qui faisait partie du canton de Hesperange.

En 1823, au début du règne de Guillaume Ier, Roi des Pays-Bas et Grand-Duc de Luxembourg, la commune d'Alzingen demanda et obtint sa réunion à celle de Hesperange. Cette unité communale existe toujours.

Jusqu'au milieu du 20e siècle, Alzingen avait gardé le cachet d'un village à caractère plutôt rural. Même la construction - en 1882 - du légendaire "Jangeli", avec un point d'arrêt à Alzingen, n'a pas eu d'influence positive sur l'évolution démographique: 446 habitants en 1880 - 410 en 1955. Mais au cours des cinquante dernières années, après la création de nouveaux quartiers résidentiels, la population a augmenté considérablement: en janvier 2002, on dénombrait près de 1400 habitants.

Au centre de la localité aussi bien que dans une zone d'activités commerciales toute proche, des magasins et des entreprises offrent un vaste choix de marchandises et de prestations de services à une clientèle de plus en plus nombreuse.

Comme d'autres projets de constructions d'une certaine envergure sont actuellement en voie de réalisation, le développement favorable de la section d'Alzingen n'a probablement pas encore atteint son apogée.

 

Jean Bemtgen
Geschichtsfrënn vun der Gemeng